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Le Giro vu de mon canapé
6 mai 2017

Première étape : Alghero - Olbia 206 km (Le 5 mai 2017)

Les images avaient un goût de primavera, voir d’estathé, lorsque le peloton se rapprochait de criques ensablées et désertes aux eaux d’un bleu turquoise pur. Pour la centième édition du Giro, les organisateurs ont choisi un départ de Sardaigne -  suivi d’un crochet par la Sicile -  espérant sans doute un peu de douceur méditerranéenne pour les 195 coureurs qui devront affronter à la fin du mois les Alpes et peut-être quelques derniers frimas hivernaux qui ont bâti la légende du Giro et de sa fameuse maglia rosa.

 

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D’Alghero à Olbia, sur 206 km, on a eu droit à un long traveling touristique sur la merveilleuse côte sarde : maquis ; côte rocheuse ; long ruban de sable blanc ; villages aux maisons cubiques et toits plats, avec ses façades colorées, comme l’étonnant Castelsardo qui s’entortille autour de sa tour défensive ; et puis la mer transparente non encore souillée par les hordes de touristes estivaux. La Costa Smeralda, fait face à sa cousine : la Corse. Vue du ciel, elle dévoile ses trésors avec son chapelet d’îles, ses plages idylliques, ses rochers sculptés par les vents et le sel, de quoi faire rêver de farniente et de découvertes quand on est avachi au fond de son canapé depuis des mois.

 

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Le Giro est né en 1909. A cause de nos conflits fratricides, cette année 2017 marque « seulement » la centième édition. Le tracé veut rendre hommage aux grands coureurs de l’histoire de "La Course" italienne, dont l’inséparable duo Coppi-Bartali. Même pour ceux qui sont nés bien après leurs exploits, leur rivalité est un souvenir ancré dans les mémoires de tout amateur de cyclisme. Ils incarnent parfaitement une époque, l’Histoire de l’Italie et la dramaturgie romantique du Giro.

 

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Le Giro fête sa centième et porte dans sa musette son histoire émaillée de grands exploits sportifs, d’étapes légendaires où la neige s’invite pour martyriser de frêles silhouettes perdues dans les montagnes, de petits arrangements entre ennemis, d'anecdotes qui s’inscrivent dans la Grande Histoire du vélo et parfois de l’Histoire tout court ; et il faut bien l’admettre de tricherie plus ou moins avérée et de dopage plus ou moins assumé.

Dans cette histoire centenaire, sur ce parcours de saliscendi longeant la mer, comme dans une italienne au théâtre (c’est une répétition sans mettre le ton, juste pour mémoriser le texte) au scenario immuable, six baroudeurs, comme des petites souris, ont faussés compagnie au gros chat qu’est le peloton sans aucun espoir de grignoter un petit morceau de fromage à l’arrivée. Les derniers survivants de l’échappée seront d’ailleurs mangés, et avalés, à moins de trois km de la ligne blanche. Mais là n’est pas l’essentiel. Ce qui m’a interpellé dans ces six coureurs qui ont choisi de rouler en petit groupe sur ces routes sinueuses, c’est leurs nationalités, qui viennent démontrer que le cyclisme est aujourd’hui un sport mondialisé qui n’est plus réservé à ce noyau historique européen : France, Italie, Belgique, Espagne, Pays-Bas. Parmi les six fugueurs, il y avait deux italiens pour le côté classique, puis, un russe, un polonais, un albanais et un Erythréen, pour le côté "exotique".

Pour la première étape de cette centième, je trouve que le symbole est beau. L’Histoire vient se marier à la nouveauté. D’autant plus, que la victoire et le premier maillot rose, sont tombés sur les épaules d’un certain Lukas Pöstlberger un autrichien méconnu, aussi heureux que surpris d'avoir sorti toute la meute des sprinters de sa roue dans le dernier kilomètre. Le dernier compatriote de la maglia rosa leader d’un grand tour remonte à 1931 (Tour de France). Le Giro, dans sa centième, pour sa première étape sur la côte sarde aux senteurs estivales, continue d’écrire son histoire. Au fond de mon canapé, j’essaye de me l'approprier.

 

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Le résumé vidéo de la 1re étape

VIDEO GIRO - L'Autrichien Lukas Pöstlberger (Bora-Hansgrohe) a remporté ce vendredi à Olbia la première étape de la 100e édition du Giro. Il a devancé les sprinteurs Caleb Ewan (Orica-Scott) et André Greipel (Lotto-Soudal). Il est donc le premier leader de la course.

https://video.lequipe.fr

 

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